1925 : mots croisés
(extrait du journal « Pêle Mêle » du 5 juillet 1925)
(document original)
La Manufacture Générale des Ressorts (M.G.R.) est fondée en 1920 par Eugène Houdry à Beauchamp en Seine-et-Oise. Elle fabrique aussi des chaînes antidérapantes. La manufacture va vite prospérer grâce à son emplacement idéal près de la gare sur la ligne Paris-Pontoise. Malgré le départ d’Eugène pour l’Amérique du Nord en 1928, la manufacture continuera de fabriquer des ressorts jusqu’en 1972, année où elle fusionnera avec l’atelier de Construction Mécanique Essieux et Ressort (ACMER) pour créer la Société Générale des Ressorts (S.G.R.).
Eugène Houdry va vite abandonner les ressorts au profit de la recherche sur l’essence.
Eugène Houdry est né le 18 avril 1892. Il fut élève au lycée Turgot de Paris puis à l’Ecole d’Arts et Métiers de Chalons-sur-Marne. Il se marie le 3 juillet 1922 avec Geneviève Quilleret dont il aura deux fils.
Il déposa au Canada le 29 juillet 1924 un premier brevet pour des ressorts à feuille sous le numéro 24 18 55.
Puis il deviendra un précurseur dans la fabrication des carburants.
Il a mis au point un procédé de fabrication d’essence synthétique à partir de lignite et produisit ainsi de l’essence à bas prix avec un très haut indice d’octane.
En 1928 il dépose un brevet de craquage catalytique à froid du gazole. Par ce procedé il obtient deux fois plus d’essence. Son procédé est refusé par les industries françaises. Il émigre alors aux Etats-Unis où sa découverte va s’arracher.
En 1950 il invente le pot catalytique pour diminuer l’émission de dioxine de carbone.
(schéma du premier pot catalytique en 1950)
Il déposera plus de 200 brevets jusqu’à sa mort en 1962 en Pennsylvanie.
(document original)
Lucien a acheté à l’entreprise Reyre-Bouffard un estagnon de 10,5 litres d’huile de table de gourmets pour 96,30 francs.
Les premières traces du mot estagnon viennent du provençal vers 1680 et correspondent à « un petit demi-litre ».
Puis le terme apparaît dans plusieurs arrêtés et ordonnances à partir de 1853. En effet l’eau de fleurs d’oranger était autrefois transportée dans des estagnons étamés à l’alliage en plomb.
De nombreux décés en France, en Hollande et en Belgique ont été constatés suite à la dissolution du plomb par l’acide acétique formé par l’eau de fleurs d’oranger.
Depuis 1844 un estagnon est défini comme un récipient métallique, en verre, en verre laminé d’étain, clissé en osier, destiné principalement à contenir de l’huile ou des eaux de fleurs d’oranger, de Grasse principalement.
Dans le journal « L’Est Républicain », du 20 juillet 1910,l’entreprise Reyre-Bouffard recherche: « un représentant d’huile et de savon pour l’import avec de fortes commissions ».
(document original)
Lucien achète à l’entreprise Blanda une grosse aiguille pour machine à coudre à 23,50 francs.
L’aiguille est serrée par une vis dans un porte- aiguille qui coulisse et se déplace alternativement de façon verticale. L’aiguille pénètre dans le tissu, entraîne le fil passé dans le chas, lequel est placé près de la pointe. Un pied de biche, que l’on remonte, appuie le tissu contre la plaque d’aiguille et la maintient. Une griffe, placée sous cette plaque, entraîne l’étoffe au fur et à mesure du travail.
Le fil de dessous est enroulé sur une bobine métallique placée dans une navette, de façon qu’il passe à travers une boucle formée par le fil du dessus. Au moment où l’aiguille remonte celle-ci serre le point et entraîne le fil.
A partir de 1922 dans les écoles les jeunes filles, en plus des exercices scolaires proprement dits, ont aussi des cours de travail manuel, de couture et de coupe.
(document original)
L’établissement Velox est agent général des selles Brookspour la France et les colonies françaises.
La maison fut fondée en1866. Elle était alors une manufacture de maroquinerie spécialisée dans le cheval, selles, harnais, sous le nom de J.B. Brooks and Co. A la mort de son cheval, John Boultbee Brooks s’essaye au vélo, en tombe amoureux mais trouve la selle si inconfortable qu’il se décide à en fabriquer. En1882 il dépose son premier brevet. Son modèle phare de l’époque, la B17, est toujours en production actuellement.
(extrait du journal « L’industrie Vélocipédique » de 1895)
Les selles Brooks ont la particularité de se former à l’anatomie, comme des chaussures, grâce au cuir pleine fleur utilisé.
Après une période de rodage le cuir se déforme aux endroits où la pression est la plus forte et se «modèle» sur le bassin du cycliste, donnant ainsi à ce dernier un équipement personnalisé à sa conduite et à son anatomie.
Et comme disait J.B. Brooks, dans son catalogue de 1912:
« Ce n’est pas le nom de Brooks qui fait la bonne selle mais l’excellence de la selle qui rend le nom suprême. »
L’entreprise produit toujours des selles de grande qualité mais aussi une gamme complète de bagagerie de la trousse à outils à la sacoche de coursier.
(extrait du journal « L’Ouest-Eclair » du 15 mars 1925)
Ce jeu très ancien, d’origine chinoise, se joue à 2 ou 4 joueurs. Les premières traces en Europe datent de 1760 en Italie.
En 1838 le sculpteur Dantan fonda dans son atelier parisien un club de joueur de dominos, les Dominotiers.
En 1892 dans les objets adressés par l’Union des Femmes de France aux soldats blessés, malades ou convalescents basés en Cochinchine, on peut trouver en plus du tabac, des pipes, du chocolat ou du savon, des dominos.
(extrait du « Tarif Album » de 1910)
Le jeu comporte 28 dominos. Dans sa forme classique chaque joueur reçoit 7 dominos dans une partie de 2 joueurs ou 6 dominos dans une partie de 4 joueurs. Les dominos sont distribués points cachés. Le reste des dominos fait office de pioche.
Celui qui a le double 6 commence la partie. Si personne ne l’a, le double 5, puis le double 4… Le joueur suivant doit poser un domino dont un des cotés possède le même nombre de points. Et ainsi de suite… Si un joueur ne possède pas de domino qui puisse s’adapter il pioche et passe son tour. Le premier qui n’a plus de domino a gagné! En revanche si le jeu est bloqué le gagnant est celui dont le nombre de points de ses dominos est le plus faible.
Il existe une dizaine de règles différentes, le Sébastopol, le Matador, le 42, le Bergen, le Canton, la partie au domino voleur, le Zanzibar avec des dés…
(invalides jouant aux dominos en 1918, agence Roll BNF)
Pour en savoir plus:
https://www.dominos.ch/downloads/Regles_Domino.pdf
http://www.denisdumoulin.net/index.html?jeux/domino/index.html
La société Magondeaux vend des projecteurs oxy-acétyléniques.
Le projecteur oxy-acétylènique était utilisé, entre autres, dans les casemates pour éclairer les fossés de nuit. Il fonctionne grâce à un projecteur alimenté en oxygène et en acétylène. Il induit une lumière blanche très vive. Il permettait de voir jusqu’à plus de 300 mètres.
Dans le magazine « La Science et la Vie » de décembre 1916 on parle déjà d’une lampe portative de conception allemande dont la lumière est produite par un procédé chimique oxy-acétylénique.
(extrait du site maginot.com, photo de M.C.Imbert , projecteur de 28 cm G. Blink 14 porté par le soldat à gauche)
En 1914 au fort de Manonviller, entre Lunéville et Blâmont, 220 hommes victimes d’asphyxie seront réanimés grâce aux tubes à oxygène des projecteurs à oxy-acétylène réquisitionnés par le médecin.
Actuellement le mélange oxygène et acétylène est utilisé dans la soudure dite autogène. La combustion produit une flamme très vive qui permet la soudure par dégagement d’une énergie dont la température peut dépasser 3100°.
(document original)
Les premières traces de la société apparaissent vers 1890. Emile Salmson produit dans un atelier parisien des pompes et des machines à vapeur. Il développe ensuite les moteurs d’avion.
En 1909, suite à sa rencontre avec les ingénieurs Canton et Unné, il va fabriquer un moteur sous leur nom le « Canton-Unné », à sept cylindres en étoile monté sur des avions Breguet et Voisin.
La société des moteurs Salmson est créée en 1913.
Fin 1915 le premier aéroplane vole sous la marque Salmson.
Durant la première guerre mondiale la société fabrique des moteurs d’avions (biplans Sal 2A2), qui assureront les premières liaisons aéropostales, des magnétos, des machines outils et des machines à bois.
A partir de 1919 elle se lance dans la fabrication des voitures. Tout d’abord des cyclescars, le GN issu d’un brevet anglais équipé d’un moteur Emile Petit, puis des voitures à double arbre à cames en tête (2ACT).
La marque à la Croix de Saint-André va d’abord se placer sur le secteur des voitures de course puis s’orienter vers les voitures de grand tourisme et même de luxe.
A partir de 1921 les cyclescars Salmson de type AL avec moteur à double arbre à cames en tête remporteront de nombreux prix: Bol d’Or automobile en 1923, les 24 heures du Mans en 1926, 1927 et 1928 et les 200 miles de Brooklands en 1922, 1923, 1924 et 1925.
(concours d’endurance 1922, agence Roll)
La crise de 1929, l’augmentation du coût du travail, les bombardements de 1942 sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt et la concurence de la Citroën Traction Avant, rendent la situation financière difficile.
(photo personnelle)
A partir de 1950 la société allie des voitures à propulsion moderne, complexe à des techniques dépassées ainsi qu’à des caisses trop lourdes avec des armatures en bois.
De la S-4 quatre cylindres à 1300 cc produite à 3456 exemplaires jusqu’en 1932 la firme descendra en 1955 à 3 exemplaires de la 2300 S Cabriolet.
En 1956 l’avion le Super-Phrygane est le dernier avion de la firme.
La société disparaîtra en 1957.
Quelques liens:
http://www.amicale-salmson.org/?page=accueil&father=
http://www.automania.be/fr/auto/salmson-france/salmson-historiques/salmson-story-