Archive pour la catégorie 'Vie de Lucien'

1910 : premiers meubles

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(document original)

 

L’adresse connue de Lucien était « Les Clos-Neufs » lieu-dit prés de Saint-Clair-de-Halouze.

Avant le mariage Lucien a fait quelques achats pour s’installer avec sa femme. Une facture datée du 4 Avril 1910 indique qu’il a acheté comptant armoire en cerisier, lit, sommier, matelas en laine, table ronde, premiers achats conséquents pour un jeune couple, 314 francs.

A titre indicatif, 314 francs équivalent à peu prés à 1140 euros .

En 1910, le prix d’un journal  était de 5 centimes ( 0,18 euros) ,

le pain 0,39 centimes le kilo ( 1,42 euros) ,

le salaire moyen annuel en France était de 1291 francs ( 4725 euros )

Le coefficient de transformation du franc d’une année en euro 2010 est pour l’année 1910 : 3,66381

Publié dans:Vie de Lucien |on 9 juin, 2011 |Pas de commentaires »

1910 : le mariage

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Le 9 avril 1910 Lucien s’est marié avec Emilie Marie Joseph Foucault née à Rimoux (Ile et Vilaine) le 21 Novembre 1894. Vous avez bien calculé, elle n’avait pas encore 16 ans !

 A cette époque, pour une femme l’âge légal pour se marier était 15 ans. Il faudra attendre la loi du 25 janvier 2006 pour que la femme puisse librement se marier à 18 ans comme les hommes.

 Le mariage civil ne sera instauré qu’à partir de la loi du 20 septembre 1792, il sera alors  enregistré en mairie et deviendra le seul valable aux yeux de la loi. Cette loi autorise le divorce par consentement mutuel, pour incompatibilité d’humeur ou de caractère, ou encore pour des causes imputables à un des époux.

La loi du 20 septembre 1792 prescrit aussi que les témoins, au nombre de deux ou de quatre, doivent avoir vingt et un ans révolus et peuvent être, grande première, du sexe féminin.

 Depuis le XIXème siècle, en France, la tenue de l’état civil n’est plus déléguée par l’État aux curés des paroisses, mais aux maires des communes qui sont aussi chargés de procéder aux mariages. De ce fait, le mariage peut être réduit à son simple aspect d’acte civil homologué par l’autorité administrative, sans y ajouter aucune dimension sacrée, sociale ou religieuse. Cette décision s’inscrit dans la tendance à la séparation entre les pouvoirs de l’Église et ceux de l’État dans les sociétés occidentales.

 Sa femme n’était peut être pas en blanc … La robe de mariée s’est colorée de mille teintes au fil des siècles. Les premières robes blanches ornées de voile apparaissent dés 1830. La mariée porte souvent une couronne de fleurs d’oranger, fleur du mariage par excellence. L’important était de sortir de l’armoire ses plus beaux atours ou de se faire confectionner une nouvelle robe chez la couturière.

Il n’existe pas de photos de cette période. Les photos coûtaient trop chers pour un mineur. Mais de fête il y eut certainement , c’était un élément primordial du mariage à cette époque !

Publié dans:Vie de Lucien |on 8 juin, 2011 |2 Commentaires »

1908 : les mines de Saint-Clair-de-Halouze

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Le site de Saint-Clair-de-Halouze

 

Depuis l’époque gallo-romaine et jusqu’au 19ème siècle l’extraction et la métallurgie du fer ont été actives en Normandie. Au milieu du 19ème siècle les forges artisanales disparaissent peu à peu pour faire place au 20ème siècle à des centres industriels.

Le minerai de fer est extrait à ciel ouvert entre schiste et grés. Cette couche s’étend de Saint- Clair-de-Halouze à la Ferrière-aux-Etangs.

On élaborait le métal dans des ateliers regroupant fourneaux et forges. La mine de fer de Saint-Clair-de-Halouze fut exploitée en souterrain à partir de 1905 par la Société des Aciéries de France, puis après 1929 par la Société Châtillon-Commentry. Elle resta en activité jusqu’en 1978.

Les « minaires » creusent une large et profonde tranchée et extraient le minerai de fer à l’aide de pics et de pioches. Ils forent aussi des petites galeries peu profondes de quelques mètres, voire quelques dizaines de mètres. Les minières s’enfonçant parfois très profondément, leurs parois doivent être renforcées par un boisage. Des galeries d’exhaure sont aménagées pour évacuer l’eau de ruissellement qui s’accumule au fond. Les blocs de minerai sont remontés par paniers grâce à des grues à balancier ou à des treuils installés entre les haldes (déblais accumulés en tas sur les bords des minières). Le minerai est ensuite expédié à dos de cheval puis au fil du temps par voie ferrée, par locomotive à vapeur puis électrique, vers un site de transformation du minerai en métal.

Les fours de La Bocagerie au nombre de 6 puis 9 et pour finir de 11,  en activité de 1905 à 1978, sont utilisés pour calciner le minerai extrait de la mine de fer de Saint-Clair-de-Halouze.

 

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La calcination consiste à enrichir la teneur en fer du minerai en le débarassant de l’eau et d’une partie des composants non ferreux qu’il contient. Elle vise à fournir un minerai de meilleure qualité aux usines sidérurgiques du nord de la France qui le transformeront en fonte et en acier. La calcination permet aussi et surtout de réduire le poids du minerai et donc les coûts de transport par train depuis le site de calcination au Châtellier jusqu’aux hauts fourneaux d’Isebergues dans le Nord-Pas-de-Calais.

 

Lucien va travailler dans les mines d’Halouze à partir du 16 septembre 1907 comme mineur puis par intermittence jusqu’en février 1919 en tant que machiniste.


Pour en savoir plus :

 

http://www.lesavoiretlefer.fr  

http://www.patrimoine-minier.fr/normandie/index.html

Publié dans:Vie de Lucien |on 7 juin, 2011 |Pas de commentaires »

1908 : le livret d’ouvrier

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(document original)

Le livret d’ouvrier fut créé le 22 juin 1854 par Napoleon Bonaparte. Il est délivré par le maire ou le Préfet de Police. Il concerne les ouvriers d’usines, manufactures, mines, chantiers. On peut retrouver le signalement de l’ouvrier : l’âge, la taille, la couleur des cheveux, les sourcils, le front, les yeux, le nez, la bouche, la barbe, le menton, le visage, le teint, les signes particuliers.

Suite à cela, est décrit l’emploi, le nom des employeurs,  les dates d’entrée et de sortie, et enfin les signatures des différentes parties.

 Ce livret est un peu une carte d’identité, un passeport de la personne.

« Tout ouvrier qui voyagerait sans être muni d’un livret ainsi visé sera réputé vagabond, et pourra être arrêté et puni comme tel ».

 Ce livret rappelle aussi l’interdiction des coalitions d’ouvriers. Le patron garde ce livret tout le temps de l’activité de l’ouvrier, celui ci ne peut donc partir quand il le souhaite. Le livret d’ouvrier est obligatoire jusqu’en 1890 mais certains seront encore délivrés en 1908.

 La première carte d’identité n’est apparue qu’en 1921.

 Lucien en tant qu’ouvrier mineur aux mines d’Halouze reçut le 16 Avril 1908 son  livret d’ouvrier des mains du maire  de Saint Clair de Halouse.

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(document original)

Publié dans:Vie de Lucien |on 5 juin, 2011 |Pas de commentaires »

1908 : courrier

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(document original)
 

 Avec ce courrier réponse daté de juin 1908, des questions me viennent concernant le récit d’enfance de Lucien.

Pour ceux et celles qui ont lu les extraits de son journal il écrivait que son père était mort sous les balles des bandits en 1893 dans une ferme à proximité de Rio de Janeiro. De plus il avait fallu plusieurs jours pour rejoindre le consulat de France à Rio. Or la rue nommée dans le courrier est située dans le coeur de Rio.

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Alors pourquoi rechercher son père ? Voulait-il retrouver un corps? une tombe?

N’était-il plus sûr de ce qu’ils avaient vécu?

C’est vrai que l’imaginaire d’un enfant peut être fertile. Mais quand même…

Pensait-il que son père pouvait être encore en vie? Et qu’il avait préféré renvoyer les deux enfants en France au vu des conditions de vie au Brésil ?

Mais en tous cas, à dater du 4 août 1893, il n’existe plus de signes d’existence de son père et au vu des documents retrouvés il n’y aura, par la suite,  aucune nouvelle de lui.

L’adresse donnée par le consulat existe toujours, cette rue est visible sur Google maps sous l’intitulé rue Da Misericordia à Rio de Janeiro, située dans la baie de Rio prés de la mer.

Publié dans:Vie de Lucien |on 4 juin, 2011 |Pas de commentaires »

Caisse nationale d’épargne : livret national

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(document original)

En France, la Caisse d’Épargne est une initiative privée de Benjamin Delessert et François de la Rochefoucault-Liancourt, deux philanthropes, destinée à encourager l’épargne populaire dans une période marquée par des conditions économiques et sociales difficiles.

La première ouverture d’une Caisse d’Épargne a eu lieu à Paris le 22 mai 1818. Le livret va concrétiser l’acte d’épargne en permettant de conserver la trace des versements et intérêts perçus.

La Caisse d’épargne ne rencontre pas un succès immédiat du fait de la faible capacité d’épargne des classes populaires, mais aussi d’une confiance trop faible envers l’institution. Les fondateurs demandent alors à l’État d’assurer les relais et de s’impliquer davantage. C’est ce qu’il fait en prenant en charge le placement et la garantie des fonds en fixant le plafond des livrets. La loi du 5 juin 1835 reconnaît alors les Caisses d’Épargne comme établissements privés d’utilité publique. Le succès du système s’amorce alors.

L’état, à travers la loi du 31 mars 1837, confie à la Caisse des Dépôts l’administration des fonds.

La loi d’avril 1881 qui crée la Caisse nationale d’épargne est pourtant fondamentale pour le développement des services financiers de la Poste, et ces derniers doivent leur existence et leur développement à un long mouvement qui commence avec la création du mandat poste en 1817 et qui a comme point d’orgue la création des Comptes chèques postaux en 1918.

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(document original)

Le 31 mai 1898 Lucien va se voir attribuer un livret  national d’épargne n° 61- 39844, à son ouverture il y sera plaçé 15 francs.  Il a alors 14 ans et commence à être gagé.

En fevrier 1906, date de sa majorité , Lucien va retirer de ce livret 304,86 francs.

Il est intéressant ici de se donner une petite idée des conversions des francs en euros :

pour 304,86frs en 1906 il faut multiplier par 3,66381 pour avoir la valeur en euros, soit 1116,94 euros. Une jolie somme !!!

Publié dans:Vie de Lucien |on 3 juin, 2011 |1 Commentaire »

La conscription

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(ci-dessus document original)

Le 5 septembre 1798 sous le Directoire Jean Baptiste Jourdan fait voter une loi qui institue la conscription et le service militaire obligatoire pour tous.

Article premier de la loi :

« Tout Français est soldat et se doit à la défense de la Patrie ».

Le 27 juillet 1872 est votée la Loi Cissey et sous la pression d’Adolphe Thiers le service actif devient plus complet avec possibilité de formation civique et de brassage social. Mais la réalité économique ne permet pas d’intégrer tous les jeunes de 20 ans d’une même classe, le ministre de la guerre va donc limiter le nombre sous les drapeaux par un système de tirage au sort soit d’1 an, soit de 5 ans.

En 1889 la Loi Freycinet réduit la durée du service à 3 ans et restreint les possibilités de dispense, les jeunes issus des grandes écoles et les séminaristes ne doivent effectuer qu’un an.

Le 21 mars 1905 la Loi  Berteaux instaure un service personnel (sans remplacement possible), universel (sans dispense), et obligatoire (pas de tirage au sort) pour une durée de 2 ans. Cette loi instaure la notion d’armée nationale où le citoyen a des droits mais aussi des devoirs. Le service militaire a un rôle d’intégrateur national. La caserne permet l’initiation aux progrès techniques, l’uniformisation des modes de vie, de l’habillement, de l’alimentation et du langage. La mise en place d’une armée de masse transforme la caserne en une école avec salle de lecture, enseignements divers et salle de récréation.

Le 7 aout 1913 sous l’influence de la politique allemande, la loi porte la durée du service à 3 ans augmentant le nombre de conscrit sous les drapeaux de 259 930 en 1906 à 760 000 en 1914.

 Suite à la loi de 1905 Lucien sera militaire de 1906 à 1908 sous le matricule 199 929.

Publié dans:Vie de Lucien |on 26 mai, 2011 |Pas de commentaires »

De 13 à 20 ans

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(ci-dessus document original)

En France ,en 1840 il existe 130 000 enfants de moins de 13 ans dans les ateliers de moins de 10 employés .

Le premier texte de loi qui régit le travail des enfants est publié  le 21 Mars 1841, il porte l’âge minimum de travail à 8 ans, limite le travail de nuit et la scolarité des enfants est obligatoire jusqu’à 12 ans.

La scolarité jusqu’à 12 ans ne sera réellement appliqué qu’à partir de 1880- 1881par Jules Ferry qui rendra l’école gratuite pour tous.

 Il faudra attendre le 19 mai 1874 pour qu’une loi sur le travail des enfants et des filles mineures de l’industrie limite le travail avant 12 ans. Le travail de nuit, les dimanches et jours fériés sera prohibé avant l’âge de 16 ans.

 En 1893, la France va limiter à 10 heures par jour la durée maximale de travail pour les enfants de plus de 13 ans et à 60 heures par semaine pour les enfants entre 16 et 18 ans.

 Ce n’est que courant XXeme siècle que l’âge minimum du travail sera de 16 ans.

 A partir de 13 ans Lucien va donc travailler. Il sera placé dans différentes familles jusqu’en mars 1905. Des gages lui seront versés chaque année dont une partie sera versée à la Caisse d’Epargne.

Par exemple : en 1901 à l’âge de 16 ans il reçut 100 francs de gages et 50 francs furent plaçés à la Caisse d’Epargne.

Les patrons avaient certaines obligations :

Ils ne devaient pas occuper l’élève à des travaux au-dessus de ses forces,surveiller constamment sa conduite et ses moeurs;
Ils devaient le traiter avec bonté et douceur, sans jamais lui infliger aucune punition corporelle, ou privation de nourriture;
Ils devaient faire toutes les démarches nécessaires pour le retrouver, dans le cas où il s’évaderait, et donner dans les vingt-quatre heures connaissance de l’évasion au Maire de la commune et au Directeur …

Publié dans:Vie de Lucien |on 26 mai, 2011 |Pas de commentaires »

12 ans

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Les causes principales d’abandon des enfants à l’époque sont principalement la pauvreté et l’illégitimité de la naissance. Tous les enfants privés de famille avant l’âge de 12 ans deviennent pupilles de l’Etat.

Le séjour moyen d’un enfant à l’hospice des Enfants Trouvés à Paris, qui deviendra ensuite l’Hôpital de Saint Vincent de Paul, est en moyenne de 72 heures.

Durant cette période beaucoup d’enfants meurent victimes de maladie telle que la scarlatine, la rougeole ou la diphtérie. Du fait de l’hygiène déplorable dans cet établissement, ils sont envoyés rapidement auprès de nourrices, recrutées en fonction « de leurs bonnes moeurs » et de leur capacité d’allaitement.

Ces placements sont souvent pour les familles d’accueil un bon moyen de reçevoir une pension.

Ce n’est qu’une opération financière dans laquelle le bien être de l’enfant n’a aucune place.

Dés que les orphelins atteignent leur 12ème année, les versements des pensions sont arrêtés.

Les familles ont des obligations envers les enfants.

« Les Nourriciers s’engagent :
A avoir un lit pour coucher l’enfant seul
A lui donner une instruction convenable en l’envoyant assidûment à l’école communale jusqu’à l’école de 13 ans révolus.
A pourvoir à tous les besoins de l’élève et même à son entretien de linge et de vêtements sans exiger d’autres vêtures que celles fournies par l’Administration.
A tenir toujours l’enfant proprement soit en état de santé, soit en état de maladie… »

« Les mois de pension sont payés conformément au tarif adopté par l’autorité supérieure ainsi :

à partir de la 4ème année jusqu’à la 13ème année :

13 francs »

La famille reçut pour le premier trimestre 1895 de pension de Lucien la somme de 45 francs soit 39 francs de pensions et 6 francs d’indemnités pour la délivrance de vêtures.

La vêture de Lucien fournie à ses 10 ans par l’Administration :

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(ci-dessus document original)

Publié dans:Vie de Lucien |on 26 mai, 2011 |Pas de commentaires »

L’assistance publique

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L’abandon d’enfant est, sous l’Ancien Régime comme après le Révolution Française, extrêmement fréquent : environ 1 enfant pour 158 naissances. Aucune loi au 18ème siècle ne protège l’enfant. Il faut attendre le 27 juin 1793 sous la Convention pour qu’une première loi protège les enfants mais aussi les mères seules.

« …Il sera pourvu par la nation au frais de gésine de la mère et à tous ses besoins pendant la durée de ses couches. Le secret le plus inviolable sera conservé sur tout ce qui la concerne … »

 A partir du 27 novembre 1795 les enfants seront pris en charge :

« …Les nouveux-nés seront gratuitement accueillis dans les hospices civils de la République … »

 » …La Nation se charge désormais de l’éducation physique et morale des enfants connus sous le terme d’enfants abandonnés … »

 A partir du mai 1796 on légalise le fait de faire élever par des nourrices des petits orphelins.

C’est en février 1805 que l’Assistance Publique commence à prendre forme.

 Au début du 19ème siècle l’Etat confie à l’Assistance Publique le service des enfants assistés. La charité, jusque là religieuse, devient laïque. Le Directeur de l’administration hospitalière devient le tuteur des enfants assistés du département de la Seine.

Le service ne se contente pas d’accueillir les enfants, il gère aussi les agences et les centres nourriciers à la campagne.

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Publié dans:Vie de Lucien |on 26 mai, 2011 |1 Commentaire »
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