1918 : exploitant de lavoir
(document original)
La fonction d’exploitant de lavoir public est peu référencée sur le net.
Il n’existe comme allusion à cette profession qu’un article sur Monsieur Joseph Vence (1803-1875) qui, après avoir construit le premier vapeur français en 1836, fut au terme de sa vie exploitant de lavoir public.
Pourtant en 1918 Lucien s’est désigné auprès de l’administration fiscale comme étant en charge d’un lavoir public de 15 places.
L’eau n’était pas courante dans les foyers modestes ou pauvres. Pour laver leur linge les femmes allaient au lavoir. Vers 1830 suite à des contaminations de puits par des bacilles du thypus et du choléra l’hygiène et la salubrité vont devenir des priorités.
Le 3 février 1851 l’Etat ouvre un crédit extraordinaire pour encourager les communes à bâtir des bains et des lavoirs publics.
Il va alors exister un « fermier » ou « exploitant » de lavoir. Vers 1850, cet exploitant achetait sa charge avec un bail pour 9 ans qui précisait ses diverses fonctions. Il devait procéder au nettoyage, à l’entretien des installations, renouveller l’eau, attribuer les emplaçements aux femmes. Il était aussi amené à maintenir l’ordre et la bienséance dans ce lieu exclusivement féminin !
Qu’elles soient laveuses, lavandières, buandières ou blanchisseuses, professionnelles ou particulières ces femmes effectuaient le même travail.
Il existait deux sortes de lessives: l’une effectuée toutes les semaines consacrée au linge courant, le linge de corps, et l’autre une à deux fois par an, le gros linge, draps, torchons, vêtements de travail.
Le transport du linge vers le lavoir se faisait par l’intermédiaire de brouettes.
Devant chaque emplacement se trouvait une planche à rebord dite planche à genoux, garre-genou, ou carosse sur laquelle la laveuse s’accroupissait.
Puis commençaient les différentes opérations: tout d’abordle trempage. Puis le linge était disposé dans de grandes cuves ou cuviers sur une toile sur laquelle les femmes disposaient de la cendre fine de bois ou du carbonate de potasse ou du savon. Ensuite le linge était brossé, puis battu et enfin rinçé à l’eau claire.
Petite recette de grand-mère pour faire du savon :
1/2 verre d’eau
1 verre de suif de boeuf
2 cuillères à soupe de cristaux de soude
Le lavoir, lieu éminemment social, était un rare moment de détente.Il était appelé dans certaines régions de France « l’hôtel de toutes les médisances ».
merci à Chantou d’avoir retrouvé cette illustration