(de gauche à droite Serge de Lenz, Bracquemont, Warmey, Karger)
(agence Meurisse, 1923)
Serge de Lenz est né le 7 novembre 1892 à Neuilly-sur-Seine
Dès l’âge de 8 ans ses premiers vols se feront dans la cellule familiale, collection de timbres de son frère, diamant de sa mère, argent de son père.
C’est à l’âge de 21 ans qu’il sera accusé pour la première fois et incarcéré pour des faits de vols, faux et usages de faux.
Ses années de guerre il va les passer dans le bataillon disciplinaire: Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique (BILA). Son recrutement se faisait par l’engagement de jeunes condamnés dans le civil qui devaient faire leur service militaire à cette date. Ils étaient reconnaissables dans le civil par un tatouage sur la jambe: « marche ou crève ».
Après 1918 il va se spécialiser dans le cambriolage des appartements des beaux quartiers. Il escroque et fait chanter ses conquêtes. Il sera même considéré comme irresponsable par le Docteur Legrain, médecin chef de l’hospice de Villejuif.
En 1923 il passe aux Assises.
(Le « Petit Journal » du 8 fevrier 1923)
Les journalistes le présentent comme un gentleman cambrioleur, un jeune homme à l’allure distingué, de petite stature, avec un port de tête indolent et hautain, un masque glabre et une mâchoire volontaire.
Même si elle n’attire que peu de public l’affaire, considérée comme une comédie à la Arsène Lupin, tiendra les journaux, comme le « Petit Journal », l’ »Ouest-Eclair », le « Figaro », en haleine pendant 7 jours.
Les journalistes s’empressèrent d’ailleurs de le surnommer « le gentleman cambrioleur » en référence au célèbre héros créé par Maurice Leblanc en 1905.
Sa grande défense fut: «certes j’ai volé», 32 vols reconnus, mais poussé par une inconstante manie et sous l’influence de cocaïne.
Le Docteur Rogues de Fursac le décrit ainsi:
«C’est un déséquilibré moral, comme presque tous ceux qui comparaissent ici. Il relève non pas de la médecine mais de la justice».
Il opérait seul, souvent en plein jour, se camouflant en ouvrier ou en galant.
Il offrait ses objets de vols, comme des étoles, des perles et des boucles d’oreilles, à ses maîtresses mais revendaient aussi aux receleurs Bracquement, Warnier et Karger.
Son appartement, digne d’un bric-à-brac, contenait: fourrures, pièces d’orfèvrerie, coffrets, cadres en bois doré, peintures anciennes, dentelles, samovars en argent mais aussi des instruments de cambrioleurs, pinces, limes et leviers.
Il sera condamné à 10 ans de réclusion et 20 ans d’interdiction de séjour en Ile-de-France.
Il bénéficie d’une libération conditionnelle en avril 1931.
Son parcours de cambrioleur se poursuivra en intégrant le milieu parisien vers 1941.
Il sera battu à mort par un de ses compagnons le 11 septembre 1945 .