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A 14 ans Lucienne, la fille de Lucien, a repris le chemin de l’école. A Domfront les garçons et les filles étaient séparés en deux écoles distinctes.
L’éducation des filles fut au XVIème siècle une éducation religieuse. On leur apprenait le catéchisme et les travaux domestiques pour qu’elle puissent élever leur enfant dignement.
En 1523 Jean Louis Vivès, philosophe, (1492-1540) conseille d’éduquer les filles en leur apprenant à lire, compter, écrire, mais aussi et toujours, tous les travaux domestiques. La femme devra être une future bonne épouse et mère.
Fénelon (1651-1715),dans son traité sur l’éducation des filles en 1687, préconise une éducation similaire aux garçons et aux filles car dit-il elles sont responsables de la valeur de l’éducation des hommes.
Son idée ne sera suivie que par quelques personnes influentes comme Madame de Maintenon qui crée la Maison Royale de Saint Louis en 1684 ou Pauline Pinczon du Sel qui fonde un pensionnat à Lambesc en 1786.
En 1805 Napoléon 1er crée par décret les maisons d’éducation de la Légion d’Honneur réservées aux filles de légionnaires civils et militaires.
En 1833 la loi Guizot organise l’école primaire universelle. La classe et la cour de récréation étaient malgré tout séparées en deux. L’éducation des filles relevait d’une histoire de famille.
La loi Duruy de 1867 impose une école pour filles dans chaque commune de plus de 500 habitants et impose d’engager dans les classes mixtes des femmes comme maîtresses. De plus la loi incite à la gratuité de l’école publique.
Julie-Victoire Daubié (1824-1874) sera la première femme en 1861 a obtenir son baccalauréat à Lyon.
La loi Camille Sée du 21 décembre 1880 institue des lycées pour filles.
Le premier ouvrira ses portes à Montpellier en 1881, le lycée Georges Clémenceau. L’enseignement, les heures et les matières restent malgré tout différents de ceux des garçons. Le grec et le latin sont absents dans l’enseignement des filles.
Les lois scolaires de 1881 et 1882 de Jules Ferry imposent la gratuité et l’obligation de l’école publique pour les garçons et filles de 6 à 13 ans.
Dans les années 1920 l’économie domestique, les travaux de couture et la musique sont encore dans la formation obligatoire des filles.
En 1924 avec le décret de Léon Bérard les filles vont obtenir la possibilité d’avoir le même enseignement secondaire que les garçons.
A partir de 1959 l’école publique devient mixte par le décret Berthoin. La mixité ne deviendra obligatoire de la classe primaire au secondaire qu’à partir de la loi Haby du 11 juin 1975.